Comme tout voyageur, Patrick Profit a des idées préconçues sur un lieu, une région ou un pays qu’il croit connaître. Et le Népal n’échappe pas à ce syndrome de carte postale. Pour lui, le Népal, c’était une très haute montagne. Sherpas, temples, moulins à prières, villes et villages de hauteurs ... Mais sa curiosité le conduisit à l’extrême sud du pays, juste derrière le plus grand fleuve qui l’arrose, et là, il découvrit une bande de terre au relief quasiment inexistant. Ce mince bandeau qui longe tout le sud du Népal contredisant toutes les visions de perspectives verticales qui emplissaient son esprit.
Cet endroit en décalage avec le reste du pays s’appelle le Teraï. Une mosaïque de rizières émaillée de bosquets de manguiers, de cabanes de bambous et de villages blottis sous des palmiers épars. C’est dans cette région du Téraï occidental que vivent les Rana Tharu, une société plus qu’un peuple. Leur histoire avait éveillé sa curiosité et tous les récits qu’il avait pu lire mettaient en avant leur matriarcat... Rencontre avec Ram Beti, jeune Rana Tharu de 19 ans.